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Après la clôture de la 29e conférence des Nations unies sur le climat (COP29), à Bakou, en Azerbaïdjan, Stefan Aykut, sociologue et politiste à l’université de Hambourg (Allemagne) et spécialiste de la gouvernance climatique (Gouverner le climat. Vingt ans de négociations internationales, Presses de Science Po, 2015), revient sur l’utilité des COP et les limites inhérentes à leur organisation.
C’est un accord minimal. On a sauvé la face à un moment où les politiques climatiques traversent une crise existentielle. C’était très important que la COP finisse avec un document et ne soit pas un échec. L’accord prévoit que les pays développés mobilisent 300 milliards de dollars par an [287 milliards d’euros], d’ici à 2035, pour financer la transition et l’adaptation dans les pays en développement. Mais cet objectif reste bien en deçà des demandes du Sud. Et pour parvenir à un résultat, les pays ont sacrifié une réelle discussion sur la sortie des énergies fossiles, principale cause du réchauffement. La mise en œuvre de l’accord de Dubaï de 2024, prévoyant une transition hors des énergies fossiles, a été reportée. C’est un contrecoup important, à un moment où les pays doivent publier des plans climat plus ambitieux.
Les pays en développement pauvres n’ont pas vraiment le choix. Leurs demandes, autour de 1 300 milliards de dollars par an d’argent public, étaient très peu réalistes. Ils sont par ailleurs pris dans un marchandage entre les pays du Nord, qui ne veulent pas entendre parler d’une enveloppe de financement trop large, impossible à faire accepter à leurs opinions publiques, et les nouveaux grands émetteurs et pays exportateurs de pétrole du Sud, qui ne veulent pas qu’on mentionne les énergies fossiles ou une accélération de la transition. A la fin, les deux blocs ont trouvé un compromis qui coûte cher aux pays vulnérables : moins d’ambition et moins de finance.
Il y a aussi un attachement au multilatéralisme, qui explique la volonté de faire des compromis lors de cette COP. En début de conférence, le processus paraissait au bord de la rupture, entre l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, qui souhaite retirer son pays de l’accord de Paris, les guerres, le président azerbaïdjanais qui parle du pétrole comme d’un « cadeau de Dieu » et les négociateurs argentins qui quittent les négociations. Les pays en développement n’ont pas voulu ajouter un clash sur la finance. La COP29 a montré que le multilatéralisme n’est pas mort.
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